Tout a été écrit, ou presque, sur les marchés obligataires, depuis la dématérialisation des titres et la création d’un marché français de dérivés de taux… en 1986.
Mais ça, c’était avant. Nous avançons dans l’inconnu depuis plusieurs mois, alors même qu’une partie de la courbe obligataire d’État offre des rendements négatifs. Cas d’école, connu au plan théorique, mais qui plonge tous les opérateurs dans un nouveau monde, qui révèle les limites de la démarche à tous les praticiens des marchés financiers.
« Les émissions obligataires doivent être au service des défis du XXIe siècle et retrouver leur vocation de moteur de développement économique et social à long terme ». La structure des marchés obligataires aujourd’hui, et la diversité des produits existants valident la formule d’Erik Orsenna.
Descriptif et analytique, l’ouvrage prend résolument le parti d’une approche par les risques du monde des taux.
Le monétaire offre une rémunération négative. Même un État souverain de la zone Euro peut avoir quelques difficultés à rembourser sa dette. Que devient dans ce cas l’échelle traditionnelle des risques ? Existe-t-il encore des actifs sans risque ? Quelles sont les conséquences d’un environnement de taux durablement bas pour les investisseurs institutionnels, dont l’essentiel des portefeuilles est investi en obligations, et qui gèrent leurs actifs sur un horizon de long terme ?
L’auteur tente de décrypter combien les marchés obligataires sont le reflet spéculaire d’un monde en pleine mutation. Ils traduisent la dimension actuelle accrue du rapport entre risques et rendement. Ils s’adaptent aux enjeux de transparence et de gouvernance que les différentes réglementations imposent aux acteurs de la sphère financière. Ainsi, ils retrouvent leur vocation première, d’instruments de dettes au service du financement de l’économie réelle.
Préface de Jacques de Larosière
Postface d’Erik Orsenna