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grande couv
Sciences sociales et pauvreté une vision africaine
Charly Gabriel MBOCK
Editeur: Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé
3,99 €

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À la suite des combats et de l'intolérance inter-ethnique, des centaines de milliers de Tchadiens furent contraints à l'exode vers le Cameroun. Face à de tels cortèges funèbres porteurs de misère matérielle, les populations camerounaises ne restèrent pas indifférentes. Aussi bien en milieu urbain que dans les zones rurales, elles manifestèrent une solidarité humaine en accueillant des réfugiés dans leurs concessions. Mais devant la durée du séjour de plus en plus longue, les familles camerounaises ressentirent le poids de la charge que constituaient les nouveaux venus. La charge était d'autant plus lourde que beaucoup de pères de famille étaient polygames, avaient une progéniture nombreuse et des revenus assez bas. La mise en place des structures d'accueil (camps des réfugiés) ne résolut que partiellement le problème. À la fin des hostilités, la plupart de ces réfugiés regagnèrent leur pays. Mais de nombreux autres, qui avaient réalisé que le retour définitif de la paix dans leur pays n'était pas imminent, restèrent au Cameroun; ils migrèrent progressivement vers les grands centres urbains, et se fixèrent définitivement au Cameroun. L'impératif de survie les amena à pratiquer diverses activités, sans distinction de niveau de vie ou de statut social avant la guerre. L'immense majorité des immigrés gérèrent leur survivance en pratiquant toutes les activités qui pouvaient leur rapporter un peu d'argent. Dans le secteur informel, dans l'agriculture, la construction, le gardiennage, les travaux domestiques et même l'enseignement privé, ils constituèrent une main-d'ouvre abondante, laborieuse et peu coûteuse.