L’initiative de mon ami Jacques Chinon m’apparaît généreuse. À travers le récit de sa vie, il partage les sensations que procure cette ascension vers le succès sportif et la réalisation de soi.
Ce cheminement m’est familier. Durant cinq années, j’ai connu la consécration au plus haut niveau. Puis j’ai raccroché les gants et arrêté ma carrière. À l’époque, Jacques Chancel souhaitait malgré tout me voir combattre et finit par me convaincre de faire une dernière apparition publique. Il me fallait donc un partenaire à la hauteur. J’ai choisi le champion de France des poids moyens du moment : Jacques Chinon. Je dois dire qu’il m’a procuré la joie que j’attendais. J’ai apprécié sa boxe tout en souplesse.
Plus tard, j’ai découvert l’homme et sa forte détermination. Il a su mettre à profit son expérience pour former un autre champion : Jacobin Yoma. Je salue le travail d’entraîneur de Jacques. Artisan de l’ombre, aujourd’hui encore il sauve des jeunes en les protégeant des pires situations : la drogue, la délinquance, la violence. La jeunesse a besoin de repères, de modèles et donc de champions pour la guider.
La boxe reste une discipline à part. Les boxeurs sont des gladiateurs des temps modernes. Ni sport de voyou, ni sacrifice, ni souffrance : on vient à la boxe par choix. Si ce choix ne convient pas, on fait autre chose. C’est ma devise. Quel que soit ce choix, il convient de cesser de se plaindre ou de se trouver des excuses si l’on souhaite réussir.
Beaucoup moins rémunérée que le foot, la boxe comporte néanmoins des vertus pédagogiques extraordinaires. Elle permet d’acquérir le sens du respect, d’accepter les règles et de canaliser sa propre agressivité. C’est une école où l’on apprend à vivre et à réussir sa vie.
Extrait de la préface de Jean-Claude Bouttier