Les Omanis : nouveaux gardiens du Golfe
Liesl Graz
Editeur: Fenixx Réédition Numérique (Albin Michel)
Oublié du monde pendant des générations, au carrefour de trois civilisations, l’Oman a été catapulté au premier plan de l’actualité au titre de nouveau gardien du Détroit d’Ormouz, point clé de la route du pétrole. Mais l’Oman est bien plus qu’un point sur la mappemonde. Dernier Sultanat indépendant du monde, où le Sultan actuel représente une dynastie régnante en ligne ininterrompue depuis plus de deux siècles, l’Oman n’a jamais été ni colonie ni protectorat. Dans ce pays peuplé d’hommes fiers qui vous regardent droit dans les yeux, cela se sent. Mais qui sont-ils ces Omanis qui se retrouvent subitement à l’avant-scène de l’actualité ? Fidèles à un Islam qui leur est presque propre, l’ibadisme, ils descendent des bâtisseurs d’un empire qui allait de Zanzibar aux Indes, et dont le dernier lambeau n’a été cédé qu’en 1958. Depuis dix ans les Omanis sortent de l’éclipse qui a duré près d’un siècle, soigneusement entretenue en dernier lieu par l’ancien Sultan pour qui les lunettes de soleil représentaient une menace aussi grave que l’école. Aujourd’hui, pour les aider à sortir de cette nuit, ils ont trouvé sur leur territoire, grand comme les trois quarts de la France, assez de pétrole pour connaître le développement, sans pouvoir toutefois dépenser sans compter. C’est peut-être là leur chance. Tout pays, en dernière analyse, ne vit que par ses habitants. Et depuis Thesiger, il y a trente ans, personne ne s’est intéressé de si près aux habitants de cette Arabie du Sud : les bouviers de l’Arabia Felix ; les paysans des oasis ; les bédouins qui n’ont d’autre tente que le ciel ; les pêcheurs de Kuria Muria sur leurs îles de corail... Et aussi ceux qui décideront de l’avenir de l’Oman moderne, que certains donnent comme la puissance d’avenir de la région : les grands commis du gouvernement, et le Sultan Qabous lui-même.