Récits sidérurgiques d'hier et d'aujourd'hui
Jean Le Coze, Jean Le Coze
Editeur: EDP Sciences
La métallurgie du fer s’est développée de façon discontinue en améliorant les performances de ses procédés et de ses produits, et en accroissant ses niveaux de production. Une analyse a posteriori montre que cette évolution fut sous-tendue par un impératif de purification déjà cité par Aristote.
L’analyse de textes de l’Antiquité à nos jours constitue l’essentiel de ce livre. Les traductions des descriptions techniques à partir des langues anciennes sont réexaminées à la lumière de nos savoirs métallurgiques actuels. La transition du XVIIIe siècle entre le langage alchimique et la classification chimique, en passant par l’épisode du phlogistique, est abordée en présentant le langage des auteurs. La définition de « acier » considéré comme un fer purifié était brouillée par la confusion entre le « fer de réduction directe ou
puddlé » et le « fer de fonte », sachant que le minerai était aussi un « état du fer ». Au milieu du XIXe siècle, l’élaboration de l’acier en phase liquide permettra une purification par des moyens chimiques. La définition de « acier » resta floue jusqu’au début du XXe siècle, malgré l’établissement du diagramme Fe-C vers 1899.
Les 2000 ans d’existence des aciers fondus en creuset (wootz, acier de Damas) sont décrits ainsi que leur redécouverte en Europe à la fi n du XVIIIe siècle qui fut à l’origine des aciers alliés et inoxydables, dont le développement au XXe siècle devint effectif grâce aux outils modernes : aciérie électrique, métallurgie sous vide, ... Quelques chapitres concernent les acteurs des métiers du fer dans différentes sociétés jusqu’au début du XXIe siècle.
Ces « récits sidérurgiques » s’adressent à tous ceux qui aiment qu’on leur raconte des histoires. Les lecteurs devront posséder des notions de base en chimie minérale et un peu de curiosité. Les quelques notions théoriques utilisées sont défi nies, expliquées et reprises quand il le faut.