La Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt Nam entourent un pays, qui émerge comme une île, tant il est différent de ces voisins : le Laos. À l'heure où notre monde tend à l'uniformisation, générant une société "T-shirt, jeans, Mac donalisé et cocalisé", reléguant ses traditions dans des musées, le Laos, malgré les nombreux aléas qui jalonnent son histoire jusqu'à nos jours, a su préserver son particularisme. Sur l'île Lao, on prend le temps de vivre, la fête a encore un sens, elle est spontanée, et non programmée une fois l'an. L'hospitalité est une institution, le sourire naturel. Michel Huteau nous promène dans ce pays attachant, et nous invite à sa découverte. Luang Prabang, la cité royale, la bien nommée, joyau de l'architecture lao, et ses multiples temples, autant de lieux propices à la méditation. Le Mékong, tour à tour sage et turbulent, majestueux et envoûtant qui, depuis les plateaux tibétains, roule - dans ses eaux jaunâtres - l'histoire quotidienne de millions d'êtres humains. Xieng Khouang et son passé mystérieux, mais aussi son présent, avec ses stigmates de la folie guerrière de l'homme. Le Nord et ses minorités, vivant aux confins de la Chine et de la Birmanie, régions d'aventures et de légendes. Vientiane séduit par ses allures de gros bourg, qui se veut capitale, où il fait bon marcher à l'ombre des frangipaniers aux odeurs de miel : la ville à la campagne, telle que l'a rêvée Alphonse Allais. Le Sud offre ses grands espaces à la terre ocre, le Vat Phu : richesse archéologique, qui nous fait remonter à l'origine de l'Empire khmer, et ses petites villes assoupies : Thakhek, Savannakhet, Paksé, Saravane, où le temps semble suspendu. Leurs vieilles maisons coloniales nous ramènent cinquante ans en arrière. Et, toujours omniprésent, véritable poumon du pays, le Mékong et le spectacle grandiose de ses dizaines de chutes, impressionnantes comme celles de Phapheng. Le Laos est grâce, beauté, générosité, amitié, mais aussi fragilité. Puissions-nous l'aider à conserver son charme.