La tragédie de Phèdre suscita de nombreuses critiques lors des premières représentations en 1677. Coupable d'un amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte, obsédée par un désir monstrueux qui défie toutes les règles morales, Phèdre subit, impuissante, les affres de la passion. Quand son mari Thésée, qu'elle croyait disparu, lui apprend qu'Hippolyte en aime une autre, elle se consume de jalousie, mais accepte la volonté des dieux : le destin est en marche, et elle se sait condamnée d'avance. La mort est en effet la seule issue de ce drame aux accents jansénistes, qui met la faiblesse humaine aux prises avec la toute-puissance de la Fatalité. Victime d'un sentiment qui le dépasse, Hippolyte est maudit par son père : il meurt séparé de son amante Aricie, et Phèdre choisit de mettre un terme à son désespoir en s'empoisonnant.