Urbs et Orbis : Métropoles et villes provinciales dans le monde anglophone
Evelyne Hanquart-Turner
Editeur: Coédition NENA/Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud
Lieu de rencontre, lieu de travail, lieu de conflit, lieu de pouvoir, lieu de mémoire, la ville à l'époque moderne a exercé une attraction constante sur les populations d'un monde européen encore, à l'origine de la période considérée, essentiellement rural. La capitale, plus que toute autre, focalise cette attraction tant dans la vie réelle que dans l'imaginaire. Il n'est que de citer le Paris de Balzac ou le Londres de Dickens, pour évoquer un genius loci qui prend valeur de protagoniste dans l'univers romanesque ainsi créé et lui imprime une coloration souvent déterminante ou, pour prendre une autre métaphore, l'écrit dans une clef musicale qui influe considérablement sur le récit. De ce fait, la physionomie de la ville, son architecture comme son plan d'occupation sont autant d'éléments révélateurs de sa « personnalité » qui méritent en cela qu'on s'y arrête, puisque cet aspect physique entre en jeu dans la qualité de vie offerte à ses habitants; conditionne leurs rapports entre eux comme leur rapport matériel et affectif à la ville elle-même. Son image physique sera alors symbolique des relations humaines proposées par la société qu'elle abrite, de son « âme » en quelque sorte. « Les lumières de la ville », quelle qu'elle soit, attirent des foules plus ou moins grandes vers ce lieu qui concentre tant d'ambitions et de rêves personnels ou collectifs, et dissimulent aussi la réalité plus sombre, parfois sordide, qu'il leur faut affronter une fois accomplie cette migration, une fois que s'installe la désillusion inévitable de la quotidienneté. Car la ville est perçue comme le lieu par excellence de la réussite personnelle et de promotion sociale, le cache, universellement accepté, semble-t-il, du rêve dit « américain ».
Ouvrage en anglais et en français.