La mutualité au sein des populations littorales en Charente-Inférieure (1850-1945)
Patricia Toucas-Truyen
Editeur: Fenixx Réédition Numérique (Librairie de l'Inde)
Au XIXe siècle, la mutualité a organisé la prévoyance sur un mode solidaire, constituant ainsi un véritable laboratoire de notre système de protection sociale. Au sein des sociétés de secours mutuels, institutionnalisées par le Second Empire, et encouragées par la IIIe République, les membres participants prenaient en charge, collectivement, les épreuves qui jalonnaient l'existence : la maladie, la vieillesse, le deuil.
Au cours des années 1850, ces organisations se sont développées dans les communes du littoral charentais, où elles sont devenues un enjeu important entre les familles spirituelles et politiques, les notables jaloux de leur influence, et les adhérents soucieux d'en conserver la maîtrise. Insulaires de Ré et d'Oléron, paysans conchyliculteurs de l'Aunis, riverains de la Seudre, marins rochelais, travailleurs de l'Arsenal de Rochefort : tous ces hommes, qui vivaient avec et de l'océan, ont adopté des pratiques et des usages mutualistes originaux, autant inspirés par le rapport à l'environnement naturel, que par les directives de l'État.
Au début du XXe siècle, les acteurs mutualistes ont été mobilisés, pour prendre part à la nouvelle législation sociale de la République, dans le domaine de la famille et des retraites ; en 1930, les sociétés ont dû adapter leurs services aux Assurances sociales.
Mêlant l'histoire institutionnelle et l'étude sociologique du comportement mutualiste des populations maritimes, cet ouvrage présente la genèse et l'évolution du plus grand mouvement social français, jusqu'à la mise en place de la Sécurité sociale.