La pensée artificielle
Pierre de Latil
Editeur: Gallimard (Réédition Numérique Fenixx)
Jamais science n'eut si foudroyante naissance que la cybernétique, cette science, qui veut relier les mécanismes des êtres vivants et ceux des machines les plus évoluées.
Les automatismes supérieurs, qu'elle réalise ou promet, excitent la grande presse qui titre sur les machines à calculer, les « animaux synthétiques », les « cerveaux électroniques », les « machines qui pensent », les « robots ». Mais les esprits les plus pondérés devinent quels prodigieux horizons s'ouvrent à ce carrefour de toutes les sciences, quelles révolutions sont en vue, mécaniques autant que philosophiques.
Malheureusement, la cybernétique a rebuté beaucoup de ceux qui, séduits par ses principes et ses perspectives, se sont heurtés à des calculs de haute mathématique, ou à des développements de neurologie, ou à la technique des télécommunications. À l’opposé, bien des articles qu'on a pu lire sont apparus trop simplistes, sinon agaçants par leur recherche d'anticipations sensationnelles.
Entre ces deux aspects, trop difficile, trop facile, il fallait qu'un livre complet mais débarrassé de tout appareil mathématique, sérieux mais clair, exposât la nouvelle science, ses merveilleuses réalisations, ses bouleversantes promesses. Ce livre, dans une célèbre collection, le voici.
Le titre surprend. Mais, la lecture achevée, il s'avère profondément exact.
L'ouvrage surprend aussi par l'universalité de l'organisation, qu'il montre derrière tous les phénomènes naturels.
La cybernétique est la science des mécanismes « autogouvernés ». Mais la nature, qui tend à certaines stabilités, n'est-elle pas un système autogouverné ? Du coup, les principes de la cybernétique, lumineusement révélés dans ce livre, doivent être vus comme nécessaires à une compréhension du monde.