Le Financement de l'Éducation au Sénégal
I. Ba, Gaye Daffé, Abdoulaye Diagne, M. Fall
Editeur: Coédition NENA/CODESRIA
Près de vingt ans d'ajustement structurel au Sénégal ont permis de stabiliser les finances publiques et le compte courant extérieur en comprimant fortement les dépenses. La croissance économique continue, cependant, de souffrir d'un croît démographique élevé, d 'une pluviométrie instable, et d'un faible niveau de l'épargne et de l'investissement, malgré les taux de croissance positifs du PIB enregistrés depuis la dévaluation du franc CFA en janvier 1994. Même si la part de l'éducation dans le Budget de l'État s'est maintenue à un niveau élevé, les coupes claires, souvent arbitraires, effectuées dans les dépenses publiques, dans les dépenses d'investissement et de fonctionnement autres que salariales en particulier, ont réduit le volume des ressources allouées au secteur. Mais les politiques budgétaires et monétaires restrictives qu'a connues le Sénégal n'ont pas eu des conséquences négatives que sur le financement public du système éducatif. Elles ont également affecté les revenus et le pouvoir d'achat des ménages, obligeant ces derniers à modifier les ordres de priorité dans la répartition de leur Budget. Le poste des dépenses d'éducation a été d'autant plus touché par cette restructuration que les coûts des intrants (manuels, fournitures, transport) et les droits de scolarité sont devenus prohibitifs pour un nombre croissant de ménages.