Est-il possible de répondre au défi du développement durable en intégrant l’écologie et le social au système économique ? Comment « écologiser » l’économie ? Au-delà des réponses techniques et des appels à la raison qui jalonnent les écrits sur le développement durable, l’auteure propose ici un cadre d’analyse inédit qui suppose de prendre en compte la dynamique sociale pour comprendre les pistes de modernisation écologique de l’économie, bref l’intégration de l’écologie par l’économie et ses principales institutions, les entreprises. En s’appuyant sur une étude théorique approfondie et sur l’analyse du discours des hauts dirigeants d’entreprises, l’auteure offre une lecture novatrice du défi que pose la problématique environnementale à nos sociétés capitalistes avancées à l’ère de la mondialisation.
Même si on les envisage rarement dans ce rôle, les hauts dirigeants d’entreprises seront aux premières loges de cette modernisation qui résultera d’un compromis entre des fractions de l’élite économique, d’une part, et du mouvement écologiste, d’autre part. Sensible à la problématique environnementale, contrairement à l’image qu’on en a souvent, l’élite économique propose une certaine perspective du développement durable et avance des solutions qui trouvent de plus en plus d’écho chez certains écologistes. Les analyses que nous offre l’auteure indiquent que s’il est encore en débat aujourd’hui, le développement durable tend à se cristalliser autour d’un consumérisme écologique qui ne sacrifie ni la croissance ni la mondialisation, et qui circonscrit les pistes de modernisation dans lesquelles pourront s’engager nos sociétés au cours des années à venir.
La thèse dont est tiré cet ouvrage a obtenu le prix de la meilleure thèse soumise en 2001 au répertoire de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC).