Dans les villes du Nord et du Sud où l’humanité continue de se masser, il est certainement possible de concevoir des espaces publics plus viables et plus propices aux échanges, aux rassemblements, à la simple douceur d’habiter vraiment la ville. Mais pour pouvoir intervenir intelligemment, il faut d’abord savoir observer les comportements sur le terrain, constater l’usage que les gens font des rues et des trottoirs, de leurs ruelles, des terrains de jeu, des places et des terrasses, et comprendre les réussites et les échecs de l’urbanisme tels qu’ils s’imposent à nos vies au quotidien.
Pourquoi certains lieux urbains respirent-ils la vie alors que d’autres, infréquentables, ne sont pour les piétons et les cyclistes que des déserts à franchir en vitesse?? Comment se fait-il que dans certaines rues tout le monde se connaisse mais qu’ailleurs on déplore la froideur de ses voisins?? Y a-t-il un seuil de fréquentation en deçà duquel on peut considérer que la conception d’un parc est hostile aux femmes, aux enfants ou aux personnes à mobilité réduite??
À toutes ces questions, Jan Gehl et Birgitte Svarre proposent ici de répondre avec les instruments de l’étude de la vie dans l’espace public, une pratique qui met l’humain au centre des préoccupations et qui est aujourd’hui responsable de succès éclatants dans les plus grandes villes du monde. Des méthodes d’investigation simples, accessibles, élaborées sur le terrain depuis 50 ans à partir du constat de l’échec du modernisme et du tout-à-l’auto, et qui fournissent des données quantifiées pour outiller les responsables politiques, les urbanistes et les citoyens.
Un récit et une méthode, pour rêver et agir — et enfin bâtir des villes axées sur la mobilité, la lutte contre les changements climatiques et la justice sociale.