Avantages comparatifs révélés et spécialisation industrielle dans l'UMOA
Kanvaly Diomande
Editeur: Coédition NENA/CODESRIA
L'Afrique subsaharienne est en perte de vitesse depuis le début des années 1980. Selon la Banque mondiale, les pays africains ont commencé à marquer le pas au cours des années 1970. Et si la tendance actuelle se poursuit, ils se retrouveront au niveau des plus pauvres pays de l'Asie du début du siècle. Déjà plus de treize pays, représentant un tiers de la population, ont aujourd'hui un revenu par habitant plus faible en termes réels que lors de leur accession à l'indépendance (Banque mondiale 1989). Pour les pays d'Afrique de l'Ouest, la récession est telle que le taux global d'investissement est retombé en dessous de son niveau de 1960, ce qui est un bon indicateur du développement de l'afro-pessimisme dans cette région. Bien que les causes de cette crise soient multiples et complexes, celle-ci résulte principalement cependant du fait que les économies africaines sont structurées autour de la production et de l'exportation de deux ou trois matières premières. Or les termes de l'échange se sont brusquement effondrés au cours des années 1980 et le pouvoir d'achat des exportations des pays d'Afrique noire est aujourd'hui la moitié de ce qu'il était il y a dix ans. (Oliveira et Diomandé 1993). Par exemple, les exportations de café n'ont rapporté à la Côte d'Ivoire en 1992 que 46,5 milliards de francs CFA et celles de cacao juste 247 milliards de francs CFA en 1985 (Bamba et al. 1992). L'économie ivoirienne étant structurée autour de la production et de l'exportation de café et de cacao, il en résulte que le taux de croissance du PIB ivoirien en termes nominaux est négatif depuis 1987 alors que la population continue de croître au taux de 3,8 % par an.