Quand faim ne s’écrit plus que malnutrition et misère paupérisation, quand travail s’écrit production, et amour relation, la poésie n’a plus droit de cité. « La pensée en ligne, l’information en boucle et les idées au carré sont les matériaux imposés pour la construction de la demeure intérieure. »
Puisque les jours leur sont interdits, les poètes investissent nos nuits, décapent de leur regard acéré le portrait retouché d’un monde reflété par un miroir médiatique trop complaisant. « Monde interminablement bafouillé, gangue de mots, mixture d’idées. Monde bafoué, où la justice elle-même ne parvient plus à se justifier. Monde louche à vous en aveugler. »
Et dans nos subconscients, dans nos rêves, sous la chape qui voulait les juguler, la révolte se répand sous le souffle de la parole revivifiée. « Dans la maîtrise retrouvée de nos multiples paumes la revigorante fraîcheur des multiples clés s’offrant à débarricader la poésie qu’ils avaient encadenassée ! »
« La chance enfin donnée au pan spolié de l’esprit, la réhabilitation des sens comme instruments de connaissance. »
Nouvelle édition.
André Bonmort est également l'auteur de L’Âge de cendre, Insurrection du verbe être, Appel au possible, La Citadelle Espérance et Ils ont tué l'albatros, parus dans la collection Littératures actuelles des éditions Sulliver, au sein desquelles il s'attache également, en tant qu'éditeur, à donner la parole à la langue insoumise.