« Réalité-jour » : la sauvagerie marchande gouverne le monde, s’appuyant sur ses suppôts, la société tragilibérale, la Sainte Flibanque… Pour lui échapper, Alan Beffroi cherche résolument refuge dans sa « Réalité-nuit » : la dérive nocturne dans la ville, les rencontres improbables, le dérèglement…
« La Réalité-nuit c’est oublier sa vie d’avant, sa vie d’asservissement. »
Et quand, sous les coups de boutoir de l’imaginaire, les réalités s’inversent, le jour se délite et la nuit prend le pouvoir.
« On dit que toute l’Europe occidentale est touchée. Plongée depuis 96 heures dans le noir complet. »
Voici Beffroi en cavale avec un enfant dangereusement halluciné et une belle Anglaise revancharde dans un monde sens dessus dessous qui n’est peut-être que l’expression de sa propre tempête mentale. Et –au risque de retomber en servitude– pas d’autre choix que d’aller au bout de cet élan créateur. Pas d’autre choix que de s’affirmer poète en rupture dans un monde sans poésie.
« Roman d’action poétique », ou encore « roman d’aventure intérieure », ce texte transgressif affirme la primauté de la liberté du créateur et sa capacité à influer par sa vision sur le monde qui l’entoure.
À moins de 40 ans, Yann Bourven publie son huitième roman, poursuivant livre après livre l’exploration d’une « poésie-vérité » qui fait advenir par la seule puissance du verbe le réel véritable si souvent masqué par les artifices d’une réalité truquée.