« Un lent et raisonné dérèglement des sens », préconisait Rimbaud, engagé dans une expérience poétique dont le lecteur trouvera ici des résonances.
Mais Le Dérèglement dont nous parle la voix véhémente de Yann Bourven, dans ce texte qui bouscule les limites du roman, est aussi celui du monde dans lequel nous vivons, les « suprêmes barbaries » pressenties par le visionnaire des Illuminations. Ce monde délibérément insensible et cruellement formaté, crispé sur son unique règle, celle de la pensée unique face à laquelle l'écriture poétique – déréglée, forcément – constitue l'un des derniers bastions de résistance.
« Je suis le révolté criblé de balles de dettes et de mauvaises pensées qui se glisse entre les mailles d'un filet-patrie oppresseur. »
Né en 1978, Yann Bourven construit une œuvre qui explore sans trêve ce territoire qu’il nomme « poésie-vérité ». Sont également parus aux éditions Sulliver : Maclow, Ville-Fièvre et Chroniques du diable consolateur.