La stratégie du gagneur
Jean-Pierre Olsem
Editeur: Armand Colin (Réédition Numérique Fenixx)
En cette fin du XXe siècle, les grands pays industriels sont moins engagés dans une restauration du libéralisme — qui n'est, comme le socialisme, qu'une transposition hâtive de valeurs politiques en économie — que dans la découverte progressive des implications de la concurrence. Car nul ne prétend plus que celle-ci soit spontanée. Les négociations houleuses du GATT montrent qu'elle se heurte à des résistances multiples, au sein de chaque pays. Mais il faut prendre la mesure de l'enjeu, qui n'est autre que la maîtrise globale du système économique. Si elle s'impose aux grandes options de la politique économique, elle retentit aussi sur la maîtrise des grandes fonctions collectives (protection de l'environnement, répartition du travail, régulation bancaire) et mobilise les firmes les plus performantes, dont elle façonne la culture.
Comment les trois pôles principaux de l'économie mondiale — Japon, États-Unis, Europe — vivent-ils ce système concurrentiel, et recherchent-ils une difficile compatibilité entre concurrence interne et compétitivité externe ? Pourquoi le Japon, champion mondial de la compétitivité externe, est-il aussi le pays où la concurrence interne est la plus faible ? Pourquoi les États-Unis semblent-ils s'engager dans la voie du protectionnisme ? La Communauté européenne n'est-elle pas menacée par le fait que ses partenaires ne tirent pas, comme elle, leur existence même du projet concurrentiel ? Quelles conclusions peut-on en tirer dans la pratique de management ? Qualité totale, ouverture totale, communauté de travail, de nouveaux repères ne sont-ils pas indispensables pour la conduite des entreprises ?
Au travers d'une analyse, sans cesse appuyée par des exemples concrets, oubliés ou méconnus, c'est un des plus grands défis de la société moderne, qui apparaît ici, avec ses risques et ses chances.