Les milieux agricoles, tout artificiels qu’ils soient, abritent une biodiversité complexe. Ils hébergent tant des espèces qui affectent la santé des cultures (plantes adventices, insectes ravageurs, pathogènes…) que d’autres, dites auxiliaires, qui régulent ces bioagresseurs, ou des espèces pollinisatrices contribuant directement aux productions. Par leurs effets bénéfiques sur les cultures, ces espèces auxiliaires et pollinisatrices participent à une biodiversité fonctionnelle sur laquelle l’agriculture cherche de plus en plus à s’appuyer pour produire de manière durable.
La gestion de la biodiversité fonctionnelle a longtemps été seulement pensée à l’échelle de la parcelle. Les limites sont pourtant poreuses et de nombreuses espèces exploitent des ressources en dehors de la parcelle cultivée et se déplacent au cours d’une saison de culture, ou d’une année à l’autre, selon la localisation des cultures dans l’espace agricole. L’échelle bien plus globale du paysage est ainsi essentielle pour organiser dans l’espace et dans le temps les habitats cultivés et non cultivés, et gérer la biodiversité fonctionnelle recherchée. Comment donc concevoir au mieux les organisations paysagères les plus profitables ? Comment mettre cela en œuvre ? Ce sont les nouveaux axes de la recherche en agro-écologie que les auteurs de cet ouvrage se proposent de détailler et d’évaluer ici.
Cet ouvrage pluridisciplinaire fait le point sur les connaissances théoriques, les démarches de recherche et les principaux travaux portant sur la réponse des bioagresseurs, des auxiliaires et des pollinisateurs à l’organisation spatiale et temporelle du paysage. Il présente aussi des cas d’études concrets visant une gestion concertée de paysages pour la santé des cultures. L’objectif est non seulement de donner au lecteur les principaux résultats sur cette question mais également les clés pour prendre du recul.