30 cm2 de laine, soigneusement feutrée, pour un tiers de commodité, un tiers de provocation, un tiers de charme. Le béret, rural, ouvrier, militaire, sportif ou dandy, réunit toutes les qualités pratiques, que l'on peut attendre d'un couvre-chef inusable, pliable, protégeant du soleil, de la pluie, du froid. Mais, par la simple façon dont il est porté, il annonce une personnalité. Les enfants l'ont emprunté aux grands, les femmes libérées aux hommes. Il a coiffé aussi bien les milices de Darland que la Résistance, passe allégrement d'André Malraux à Che Guevara, de Greta Garbo à Madonna. Porté par la terre entière, il reste pourtant, dans les vieux clichés sur l'indigène hexagonal, l'indispensable complément de la baguette et de la Gauloise du « Français moyen ». À grand renfort de photographies d'hier et d'aujourd'hui, Philippe Jouvion nous raconte l'histoire du béret, né en Béarn voici plusieurs siècles, si bien adopté par les Basques, qu'il en a pris le nom, et devenu symbole d'identité régionale avant de conquérir le monde.