On connaissait les technocrates et l'énarchie, qui sont comme les rhumatismes d'une France sclérosée... mais que seraient-ils sans les " médiacrates ", éminences grises du quatrième pouvoir ? Situation paradoxale, car ce devrait être le rôle des journalistes que d'alerter le corps social sur le mal qui le ronge. " Encore faut-il que notre journaliste ne soit pas malade lui-même, qu'il soit indépendant, sérieux, rigoureux, honnête, responsable, incorruptible, n'ayant peur de rien et surtout pas des pouvoirs en place et ne roulant que pour un seul maître : son lecteur ", analyse Jean Nouailhac. Or, avec la confusion des pouvoirs, le médecin-journaliste est de plus en plus tenté de cacher au patient le mal qu'il a diagnostiqué. Ainsi, depuis plus d'un quart de siècle, les journalistes français, dans leur majorité, n'exercent plus leur rôle de contre-pouvoir. Au lieu de défendre les citoyens et les consommateurs, ils se font les représentants des pouvoirs établis. Les principaux organes de presse sont soit entre les mains de l'État, soit contrôlés par des entreprises dépendantes de l'État. La vérité est trop souvent déformée : en amont, de nombreux journalistes influents sont corrompus ; en aval, l'autocensure règne partout. Jean Nouailhac autopsie de l'intérieur les journalistes politiques. Pourquoi ne disent-ils jamais la vérité ? Pamphlet, " livre noir " des médias français, Les Médiacrates est un plaidoyer pour l'équilibre des pouvoirs.