Il y a cent ans prenait fin la Première Guerre mondiale. Ses commémorations nous permettent de reconsidérer dans son ensemble et dans ses spécificités les formes de la mémoire du conflit. Mais peut-on parler d’une mémoire ? Il existe en réalité une pluralité de mémoires qui varient selon les origines familiale et sociale, mais qui restent largement nationale et hétérogène d’un pays à un autre. L’objet de cette publication est de cartographier l’évolution dans le temps, jusqu’à aujourd’hui, des mémoires de la Première Guerre mondiale en Europe, à travers les textes d’éminents historiens. Trop souvent négligée, la péninsule des Balkans est ici particulièrement étudiée à côté des grandes puissances traditionnelles européennes. Compte tenu de leurs histoires respectives, certains pays ont vu la mémoire de la Grande Guerre avoir une forte dynamique historiographique et mémorielle quand dans d’autres elle a été relayée au second plan par d’autres événements contemporains. Ces articles consacrés aux cas nationaux coexistent avec des études novatrices consacrées aux dimensions paneuropéennes et transnationales des mémoires, courants historiographiques émergents qui ouvrent une perspective différente.