-FR-
grande couv
Vitruve et la tradition des traités d'architecture
Pierre Gros
Editeur: Publications de l'École française de Rome
14,99 €

Acheter ce livre

Les articles et essais qui composent cet ouvrage jalonnent plus de trente années de réflexion sur le De architectura de Vitruve, le seul traité sur l'art de bâtir qui ait échappé au naufrage de la littérature technique grecque et romaine. Dispersés dans diverses revues scientifiques ou actes de colloques, ils étaient, pour certains, devenus presque inaccessibles. Comme d'autre part ils abordent des questions de terminologie et de méthode qui ne sont pas directement traitées dans les introductions et commentaires rédigés par le même auteur pour les livres II, III, IV de la Collection des Universités de France (Paris, 1990, 1992, 1999) ou pour l'édition complète d'Einaudi (Turin, 1997), une nouvelle présentation globale s'avérait nécessaire. Un tel regroupement permet de suivre sur le long terme le cheminement d'une recherche qui, d'abord centrée sur la structure de l'ouvrage et les contraintes imposées par le genre théorique, n'a cessé de s'approfondir en s'efforçant de retrouver la logique parfois déconcertante qui a présidé à la définition des règles et à l'organisation des chapitres prescriptifs ou normatifs. Il apparaît ainsi, à la lecture de ces travaux, que le statut des développements consacrés par Vitruve à l'architecture dans le système d'énonciation à la fois complexe et imbriqué de son traité compte souvent davantage que le contenu même de ces développements, ou que du moins celui-ci ne saurait être ni compris ni évalué avec quelque efficacité sans une réflexion préliminaire sur celui-là. Si l'on devait retenir un seul enseignement de ces recherches, ce serait celui d'un mode de lecture et donc d'emploi qui, se défiant de toute exploitation directe d'un précepte technique ou proportionnel isolé de son contexte, se donne toujours pour tâche de le situer dans l'univers culturel de l'auteur latin et dans le réseau axiologique, explicite ou implicite, que cet héritier de la tradition hellénistique d'Asie Mineure considérait comme infrangible. Dans cette démarche, sa double compétence de latiniste et d'archéologue a permis à Pierre Gros des mises au point et des découvertes dont la communauté internationale des « vitruviens » et des historiens de l'architecture a salué la pertinence.