Au départ est la cellera. Ce noyau originel des villages n'est rien d'autre que l'espace sacré entourant l'église, de forme le plus souvent circulaire, de trente pas de rayon, incluant donc le cimetière et servant d'asile aux habitants des campagnes en période de violences. En ce sens, la cellera roussillonnaise semble s'identifier formellement à la sagrera de la Catalogne du Sud. De fait, l'origine est la même, mais l'évolution fut divergente : c'est ce qu'établit magistralement cet ouvrage et c'est ce qui fait en grande partie l'originalité des villages roussillonnais. Aymat Catafau devient, dès ce premier livre, un spécialiste incontesté de l'histoire du Roussillon. Mais au-delà, par l'exemple qu'il a développé, par les perspectives qu'il ouvre, il apporte une contribution d'importance à notre connaissance de la vie des campagnes médiévales. Aussi bien sait-on depuis longtemps qu'il n'est pas de hiatus entre histoire générale et histoire locale.L'une vit de l'autre». Pierre Bonnassie, professeur à l'Université de Toulouse-Le Mirail. « En mariant la dimension diachronique et thématique, Aymat Catafau restitue deux mouvements simultanés : la création d'un réseau villageois (par une sorte de sélection darwinienne) et la création d'un tissu villageois (par cernes de croissance autour de la cellera primitive). Paradigme du village ecclésial, thème de recherche majeur de cette dernière décennie, la cellera a bien trouvé son historien ». Benoît Cursente, directeur de recherches au CNRS. « Une étude très fine des documents relatifs aux celleres roussillonnaises, étayée par une exploration très minutieuse des plans anciens et des morphologies villageoises actuelles a permis de développer et d'étayer une thèse originale : les celleres ont joué un rôle essentiel entre l'église et le castrum dans la genèse du village roussillonnais. C'est une vision dynamique, neuve et séduisante du village roussillonnais au Moyen Âge ». Pierre Toubert, professeur au Collège de France.