« Il n’est pas de connaissance communicable sans accord sur les termes de l’énoncé, pas de science sans classement préalable des objets de cette science. La céramologie n’échappe pas à ces nécessités et dans cette discipline comme dans d’autres, le véritable essor des connaissances a toujours résulté d’une mise en ordre ». Tout au long de son étude exemplaire, Céramique campanienne : les formes, Rome, 1981 (BEFAR 244), J.-P. Morel est resté fidèle à cette profession de foi, inscrite au début de son ouvrage. J’ai tenu à citer ces lignes parce que ce sont les mêmes principes qui ont guidé ma démarche, même si les ambitions de la présente étude sont tout à fait modestes. Je ne prétends nullement rivaliser ici avec les types de classification très fins que J.-P. Morel a mis au point. J’ai voulu cependant proposer une typologie : destinée à classer des récipients dont la morphologie présentait, de fait, peu de variété dans l’ensemble et quelques variétés dans les détails, cette typologie simple sera, je l’espère du moins, efficace et facile à utiliser et pourra être élargie et affinée si nécessaire.L’étude qui va suivre avait été envisagée à l’origine comme un petit catalogue pour présenter les quelques lebetes gamikoi italiotes du Musée du Louvre. Mes premières recherches et les observations qui en résultèrent me persuadèrent que, malgré leur petit nombre, ces vases allaient inévitablement m’obliger à dépasser les limites restreintes que j’avais cru pouvoir me fixer.