Elle vint cet hiver au bal de l’ambassade,
Éblouissante et pâle, et, sous les lustres d’or,
Si fatalement belle avec son air maussade
Qu’on eût cru voir passer l’archange de la mort.

Son cou, fleuve de lait, sa chevelure blonde,
Son long et doux regard, bleu comme un ciel d’azur.
Avaient de ces clartés transparentes que l’onde
Prend sous le grand soleil resplendissant et pur.

Dans toute sa personne, une grâce divine
Attirait les regards et faisait admirer,
Et chacun, dans des yeux où l’âme se devine,
En passant, une fois, eût voulu se mirer.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.