J’arrive de bon matin à Trieste, le 3 juillet 1876, moulu par quarante-huit heures de chemin de fer et complétement épuisé par la chaleur et l’insomnie. Deux heures me suffisent à grand’peine pour rejoindre mon compagnon de voyage, prendre mon billet et faire visiter mon passe-port au consulat turc. A dix heures, la Naïade levait l’ancre et nous emportait au travers du beau golfe de Trieste. L’air de la mer opère vraiment des merveilles : au bout d’une heure j’étais remis et j’aspirais avec une volupté tranquille la brise de l’Adriatique.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.