POUR toi dont la charmille d’or
M’a donné le goût de la vie,
L’âpre goût dont titille encor
Toute ma chair inassouvie,
Pour tes yeux troublants et malsains,
Tes yeux pleins de nuits et d’aurores,
J’ai, sur l’enclume de tes seins,
Fait chanter mes rimes sonores.
Et j’ai, pour le matin vermeil
De ta nuque et de tes épaules,
Avec les rayons du soleil
Mordoré la neige des pôles.
Comme les marbres, les airains,
Qu’on vêt d’éclatantes étoffes,
J’ai, sur la gloire de tes reins,
Jeté la pourpre de mes strophes.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.