« Afin de donner plus de clarté à cette étude et faire mieux ressortir la diversité des intérêts engagés dans la question des pêcheries de Terre-Neuve, il est nécessaire d’établir ici une distinction entre les différentes méthodes employées dans l’exploitation des richesses poissonneuses de ces fonds, et de faire deux sections bien nettement séparées de nos pêcheries d’Amérique. Elles ne sont en vérité que deux branches d’une même industrie, mais dans chacune desquelles les armements et les procédés de pêche sont non moins différents que les modes de préparation des produits qu’on en retire. L’une d’elles a son siège sur la partie du littoral de l’île de Terre-Neuve que nos traités avec l’Angleterre ont réservée à nos nationaux, ainsi que sur les côtes des îlots de Saint-Pierre et de Miquelon : c’est la Pêche sédentaire avec sécheries ou Pêche à la côte. L’autre se pratique au large sur les nombreux bancs que présentent ces régions et dont les principaux sont le Grand-Banc de Terre-Neuve, le Banc à Vert, le Banc de Saint-Pierre, les Banquereaux du cap Breton, etc. ; elle se pratique aussi dans le golfe du Saint-Laurent, et principalement dans le voisinage du groupe des îles de la Madeleine : c’est une Pêche errante dont les produits sont préparés sur le bateau et salés au vert ; on lui donne le nom de Pêche au banc. »