Dans les années cinquante, l'administration de la Haute-Volta (devenue le Burkina Faso) impulse une politique agricole résolument volontariste de relance de la production cotonnière, en s'appuyant sur la Compagnie française des textiles (CFDT). Vingt ans plus tard, les résultats sont déjà significatifs. Mais il faut encore attendre la fin des années soixante-dix pour que la production de coton augmente vraiment et que, parallèlement, la traction bovine se diffuse. À cette époque, tous les espoirs sont permis ; la Société burkinabé des fibres textiles (Sofitex) expérimente des engins de petite puissance, les tracteurs « Bouyer ». L'ouvrage présente la situation des paysans d'un village bwa de l'aire cotonnière (Boho-Kari), à la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix, qui ont adopté massivement la traction animale tandis que certains se sont lancés dans la nouvelle aventure du tracteur. Les outils mécaniques ouvrent des possibilités de mise en valeur de terres plus lourdes que celles travaillées à la houe. La compétition pour la terre est forte et le paysage agraire change, rapidement ; le coton et le maïs s'imposent au détriment des plantes cultivées autrefois. Dans la course à la terre, les chances ne sont pas les mêmes suivant que le paysan appartient à la communauté autochtone bwa, à celle des éleveurs peuls ou encore à celle des migrants mossis installés à la périphérie des villages.