Au cours d’une brève visite dans un pays étranger, un observateur intelligent peut, jusqu’à un certain point, reconnaître les besoins intellectuels, moraux, spirituels d’une population, mais c’est seulement par un séjour prolongé parmi eux, que ces besoins peuvent être reconnus avec précision. Nos rapports quotidiens avec la population de Huahine renforcèrent ses appels à notre sympathie et à nos efforts : nos premières entrevues les avaient déjà provoqués. Toutefois, aussi longtemps que nous sommes restés incapables de nous adresser à eux dans leur propre langue, nous sentions que tout ce que nous pouvions faire, c’était de leur montrer un bon exemple ; mais dès que nous eûmes acquis une connaissance suffisante de la langue indigène pour entreprendre une instruction publique, en même temps que tour à tour, nous nous acquittions de nos obligations régulières à notre station de Pare, nous établîmes des missions en différents points de l’île.