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grande couv
Femmes et pouvoirs des femmes à Byzance et en Occident (vie-xe siècles)
Alain Dierkens, Régine le Jean, Stéphane Lebecq, Jean-Marie Sansterre
Editeur: Publications de l'Institut de recherches historiques du Septentrion
13,99 €

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Le monde méditerranéen antique a inventé une forme culturelle qui a reçu le nom de polis en grec et de civitas en latin, d’où viennent en langues romanes les termes « politique » et « citoyenneté ». Dans cette structure, un groupe d’hommes, en principe originaires d’un territoire modeste, organisait sa vie par le moyen d’assemblées où seul le citoyen mâle avait droit à la parole et au vote. Si les femmes étaient maintenues à l’écart de ces institutions, elles avaient cependant une importance propre, non seulement dans d’autres sphères (domestique, religieuse), mais dans le domaine politique lui-même où leur fonction était essentielle. Plutôt que d’examiner du point de vue anthropologique et social la part limitée prise par des femmes dans les structures de pouvoir des civilisations de la Méditerranée antique, je voudrais examiner leur rôle dans la transmission de la qualité civique, c’est-à-dire dans la transmission de l’appartenance au groupe privilégié des citoyens. En tant que filles de citoyen ou — à Rome — comme affranchies d’un citoyen, elles pouvaient donner naissance à des enfants citoyens. Elles avaient donc une position fondamentale dans les lignées et dans la transmission du pouvoir civique.