On doit avant toute chose porter notre attention sur l’intérêt qu’il y a à découvrir au fil des pages de la correspondance publique et privée de Pline le Jeune des indications utiles n’apparaissant pas à première vue mais notre auteur appartient à une école de pensée, philosophique et de droit : la schola cassiana. On s’attachera donc à donner un sens à différents témoignages que l’on rapprochera généralement à ceux de ses contemporains. Il va de soi que les propos de Pline, pris dans un contexte qui la plupart du temps est littéraire, doivent être éclairés par l’esprit des hommes de loi du temps, plus rhéteurs et orateurs que juristes. Ceci explique pourquoi F. Schulz déclare que Pline parfois ignore l’état du droit et que cela, nous le constaterons nous même plus avant, résulte de son propre aveu dans le sein de sa Correspondance qu’il n’est pas un spécialiste : egli non era giurisconsulto... Il ne demeure pas moins vrai que les affirmations et les assertions de Pline sont utiles pour comprendre la mentalité de son temps, l’évolution des institutions, la présence voire l’expression de la puissance « occupante » dans les pays de langue grecque de l’Empire. C’est ainsi que le Livre X, constitue une sorte de recueil des lettres qu’il adresse et reçoit en retour de son empereur. Toute une science administrative apparaît en quelque sorte en arrière plan. Mais Pline nous surprend encore de par son Panégyrique destiné à Trajan lors de son premier consulat. Là encore, on devine les traits d’une administration nouvelle et d’une philosophie du gouvernement romain, éclairé, pondéré, fédérateur des provinces et respectueux des populations. Pour toutes ces raisons il nous a paru digne d’intérêt de visiter à nouveau l’œuvre littéraire qui recèle fréquemment de précieuses indications juridiques fournies certes, incidemment, par Pline le Jeune.