Jusqu’à la fin du dernier siècle, on peut dire que l’étude du langage n’était pas encore sortie du domaine de la fantaisie. Les a priori des philosophes venant aboutir à des romans comme celui de Court de Gébelin égaraient l’esprit plus qu’ils ne le rapprochaient du but de ses recherches. La méthode de Bacon et de Descartes n’était pas encore descendue des hauteurs de la métaphysique, et il semblait d’ailleurs bien plus simple de construire une théorie complète du langage, en partant d’un principe abstrait comme celui de l’unité de l’espèce humaine, ou de la révélation divine, que de feuilleter patiemment les dictionnaires des divers idiomes, dépouiller chaque mot de ses flexions grammaticales, et chercher dans ces rapprochements les lois qui président à la Genèse et à révolution des langues.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.