Roman du cardinal John Henry Newman, sur la vie des chrétiens en Afrique du Nord au 3ème siècle. Un récit qui fait se rencontrer plusieurs personnages et plusieurs histoires : celle de Callista, jeune fille grecque qui cherche à donner un sens à sa vie ; celle d’Agellius, fils d’un ancien légionnaire établi dans la région ; Agellius est chrétien, désemparé face à la situation sociale de l’époque, réconforté par un jeune prêtre qui deviendra l’évêque saint Cyprien de Carthage ; celles de Jucondus et Juba, oncle et frère d’Agellius, qui veulent l’éloigner de la foi chrétienne ; celle de Gurta la mère d’Agellius, sorte de sorcière païenne...
Les chrétiens vivent dans une certaine paix, et même s’il sont l’objet de moqueries, ils peuvent vivre leur foi sans trop de difficultés. Jusqu’à ce qu’une attaque de sauterelles ravive les tensions sociales : les chrétiens sont tenus pour responsables, et de nouveau la persécution les frappe.
Callista, de plus en plus attirée par la foi chrétienne, est sommée de sacrifier aux dieux de Rome et à l’empereur. Elle choisit la foi chrétienne, consciente que cela va la mener au martyre.
Roman très intéressant, écrit dans un style plus contemporain qu’on ne pourrait le croire. Newman, récent converti de l’anglicanisme au catholicisme, utilise son expérience personnelle pour décrire l’animosité d’un peuple à l’égard des chrétiens. La description sociologique de l’époque est intéressante, et se fait sans concession : la tiédeur morale des chrétiens, des prêtres et des évêques de ce temps n’est pas sans nous faire penser à notre époque contemporaine.
Un roman historique qui peut interpeller ceux qui cherchent à donner un sens profond à leur existence.