Plutôt que d’alimenter de nouvelles controverses sur l’an mil, il s’agit ici d’étudier en profondeur la période - de 950 à 1050 environ - qui encadre le millénaire, dans un très large horizon qui va de la Scandinavie à Al-Andalus et de l’Atlantique aux marges du Caucase. Les hommes et leurs cadres de vie (habitat, occupation du sol, culture matérielle) sont désormais mieux connus grâce aux données récentes de l’archéologie et des paléo-sciences de l’environnement, ici rassemblées et confrontées. Au cœur des aspects économiques et sociaux, l’accent est mis sur l’étude des structures familiales, qui a connu ces dernières années des avancées tout à fait remarquables. Les problèmes de l’économie seigneuriale, des rapports entre aristocratie et paysannerie, des formes du pouvoir et de l’encadrement social sont présentés dans leur diversité géographique au travers d’exemples germaniques, français, italiens, etc. Dans le vaste domaine des cultures, des langues et des représentations mentales, certains axes ont été privilégiés : l’évolution des langages tant dans leur expression orale qu’écrite. Mais retenons aussi l’attention portée aux sensibilités religieuses : les formes de la piété, l’émergence de nouveaux comportements au sein de l’Église comme à ses marges (mouvements de la paix de Dieu, hérésie). Enfin, quelle conscience les contemporains ont-ils eue de leur destin ? Ce livre, grâce aux apports des meilleurs spécialistes de la question - historiens, archéologues, linguistes européens... -, brosse la plus vaste synthèse de nos connaissances renouvelées sur le thème des sociétés de l’an mil.