L'enjeu essentiel, pour les sociétés humaines, est d'assurer leur reconduction, en dépit de l'aléa des destins individuels et des événements historiques. Des continuités sont ainsi opérées dans le temps (connexions entre passé, présent et à venir) pour la transmission des valeurs à partir desquelles chaque communauté établit son ordre et les règles qui y président. Des continuités sont aussi réalisées dans l'espace, qui est plié aux perceptions et aux logiques sociales, à leurs principes, à leurs effets. L'ancestralité apparaît alors comme un moyen quasi universel mobilisé pour organiser tout ou partie de ces continuités. Les ethnographies relatives aux différentes sociétés humaines montrent que les défunts sont conçus très différemment selon les cultures, que tous ne sont pas traités également ni ne revêtent la même importance. La question à laquelle les auteurs de cet ouvrage cherchent une réponse est donc moins « qu'est-ce qu'un ancêtre ? » que « quand, et comment, la relation aux ancêtres est-elle importante, signifiante et, donc, opératoire ? »