Les phénomènes migratoires atteignent une ampleur inédite et suscitent de graves crises sociétales en Europe et ailleurs. C’est pourquoi il importe d’en renouveler les analyses en se penchant sur la condition des exilés. Si les discours actuels font du migrant une figure propre à alimenter chiffres et statistiques, ils gomment son vécu et ses parcours, ses espoirs et ses souffrances. Or, le migrant est d’abord un exilé, porteur à ce titre d’une identité plurielle et d’une expérience de multiappartenance propres à enrichir le vivre-ensemble. Comprendre le migrant en tant qu’exilé permettra de mieux l’accueillir et, en place d’un droit d’asile défaillant, d’esquisser les fondements d’un droit d’exil.