À l'école primaire et au début de la scolarité au collège, les activités lexicales apparaissent souvent comme déconnectées des activités de production de discours. Or, lorsqu'il parle et lorsqu'il écrit, le locuteur/scripteur doit mobiliser sa compétence lexicale, ce qui le conduit non seulement à sélectionner les unités lexicales pertinentes mais aussi à les associer à d'autres en fonction de règles sémantiques et syntaxiques, au cours d'activités langagières complexes. Ces opérations de choix et de mise en correspondance ciblées sur le lexique mettent en jeu des processus d'évaluation et de réévaluation, inhérents à l'activité de production langagière. Fréquentes à l'écrit, ces activités de sélection et de révision lexicales se rencontrent également à l'oral, à travers la capacité à reformuler un énoncé et, au-delà, à restructurer le discours. Les contributions rassemblées ici s'intéressent précisément à la manière dont cette dynamique de la production verbale configure les énoncés produits, au cours d'activités proposées à des élèves d'école primaire, de collège ou de lycée. Certaines contributions se situent sur un plan psychologique et psycholinguistique et étudient les effets d'entraînements métacognitifs concernant le lexique en production orale ou écrite, testant les effets de variables liées à la taille des groupes ou à des aspects contextuels, par exemple certaines caractéristiques de la tâche et du support utilisé. D'autres adoptent un point de vue plus nettement didactique et interrogent la nature des activités qui peuvent être proposées. Des exemples précis, impliquant notamment le lexique des émotions et des sensations, montrent comment son étude peut être intégrée à une réflexion plus générale sur les textes et les discours.