« Les soviets de 1917, lieux d’affrontement des diverses tendances, étaient des organes démocratiques ; mais, plutôt qu’une institution démocratique universelle, ils étaient la représentation de classe des prolétaires. La question du rapport de cette organisation à l’État devint alors le problème fondamental de la révolution. Les bolcheviks en firent le leitmotiv de leur tactique : “Tout le pouvoir aux soviets !” Ils cherchaient à les ériger en seuls détenteurs du pouvoir d’État, appelé à revêtir le caractère d’une dictature de la classe ouvrière. »
Ce livre a ouvert la voie à tout un courant de recherches sur les mécanismes sociaux et institutionnels de la révolution russe. Surtout, alors que le capitalisme dévore jusqu’à la possibilité d’imaginer son renversement, il mène une vraie réflexion politique sur le destin des soviets et reste à ce titre une source d’enseignements pour celles et ceux qui n’ont pas renoncé à l’idée d’un pouvoir populaire.