Mademoiselle B. retrace sa douloureuse enfance, passée dans une misère sociale et affective à la périphérie d'une grande ville de l'Ouest. L'écriture est un moyen d'expression salvateur, réparateur, pour comprendre la femme qu'elle est devenue. L'auteure est « née d'un amour adultérin », mais le mari trompé reste avec sa femme qu'il met sur un piédestal. Elle se décrit comme une « bâtarde » qui, pour ne rien arranger, naît avec une grave pathologie cardiaque. Elle raconte les corvées ménagères, les coups reçus par ses parents alcooliques, la négligence dont ils font preuve à l'égard de leur progéniture livrée à elle-même, le terrible spectacle de leurs violentes disputes. La petite fille subit plusieurs agressions sexuelles, dont elle se sentira longtemps coupable. Paradoxalement, ses séjours en maisons de repos lui apportent réconfort et stabilité. Elle y trouve un équilibre hors de ce foyer malsain et découvre peu à peu ce qui la différencie du « clan » qui s'est formé contre elle. Elle n'oublie cependant pas les quelques moments d'accalmie durant lesquels elle goûta un bonheur éphémère avec eux. Rebelle et aimant s'amuser, cette bonne élève donnera du fil à retordre à ses professeurs. À quatorze ans, elle décide de se libérer définitivement du joug parental.