-FR-
grande couv
Finances et politique au siècle des Lumières
Joël Félix
Editeur: Institut de la gestion publique et du développement économique
6,99 €

Acheter ce livre

La nomination, à la fin de l’année 1763, d’un magistrat du parlement de Paris au contrôle général des finances eut les caractères d’une petite révolution. Effrayés de voir « le loup entrer dans la bergerie », les commis des bureaux ministériels furent consternés à la nouvelle du choix de L’Averdy. N’était-il pas à redouter que cet homme de 39 ans, qui venait de supprimer l’ordre des jésuites en France et de négocier avec le gouvernement le principe d’une participation des parlements à la politique générale, ne diminuât encore l’autorité du roi et de ses ministres ? Le nouveau contrôleur général n’allait-il pas donner le dernier coup de poing à une monarchie au bord de la banqueroute et dont les principes traditionnels étaient remis en cause par les parlements, les économistes, les philosophes et les pamphlétaires ? Ces craintes, qui allaient justifier huit ans plus tard le coup de force du chancelier Maupeou contre les parlements, étaient illusoires. Si L’Averdy fut appelé au ministère par Louis XV, c’était pour que le nouveau venu fasse usage de son crédit auprès des cours de justice et apporte ainsi à l’État royal les moyens d’entreprendre une série de réformes difficiles que demandaient depuis longtemps les experts du gouvernement, que réclamait l’opinion publique et que la déroute de la guerre de Sept Ans invitait à ne plus différer. Ce livre se propose d’étudier, à travers l’action et la pensée d’un magistrat devenu ministre, les conflits que suscitèrent, entre la fin de la guerre de succession d’Autriche (1749) et la banqueroute de l’abbé Terray (1770), la question de la modernisation des structures économiques et politiques de la monarchie absolue.