Cet ouvrage s’intéresse à la culture visuelle de l’époque hellénistique et romaine et à la réception des collections artistiques auprès des lettrés de ces deux périodes. À partir d’un éventail de documents qui vont du IIIe siècle avant J.-C. à l’Antiquité tardive, il cherche à montrer comment les œuvres d’art pouvaient constituer, pour les Anciens, les supports d’un discours, que celui-ci soit d’ordre esthétique, idéologique ou même érotique. Les descriptions d’œuvres d’art dues aux érudits du début de l’époque hellénistique appellent un décryptage attentif ; en effet, les poètes utilisent le discours sur les œuvres d’art pour exposer leurs positions esthétiques ou pour répondre aux œuvres de leurs prédécesseurs. Il s’agit aussi de penser les relations complexes qui se noueront ensuite entre le discours érotique et le discours esthétique : chez certains auteurs, le corps de l’être aimé sera contemplé à la manière d’une œuvre d’art et l’introspection de l’amoureux s’appuiera sur des allusions à des schémas iconographiques courants, de manière à formuler un discours sur le sentiment amoureux. Ce livre, qui tente d’esquisser une histoire du regard ancien, s’attache tout particulièrement aux textes et ensembles de textes qui décrivent non pas une, mais plusieurs œuvres d’art. Il s’intéresse ainsi au discours suggéré par la juxtaposition signifiante d’une série d’images.