Trois points de vue complémentaires sont mis à contribution pour cerner ce document familier et mal connu qui joue un rôle si important dans la vie des universitaires : le rapport de soutenance de thèse. C. Dardy a considéré cet écrit d’un point de vue socio-anthropologique, le situant dans cet ensemble plus vaste qu’est la fabrication et la soutenance de la thèse ; D. Maingueneau s’est intéressé au texte comme genre, comme dispositif socio-discursif, mettant l’accent sur les positions de subjectivité impliquées par une telle énonciation et son caractère de discours “rapporté” ; D. Ducard s’est focalisé sur la constitution sémiotique de l’image du thésard et sur deux processus linguistiques qui lui ont paru exemplaires : les opérations de “centrage” de la notion de “thèse” (qu’en est-il d’une “bonne thèse”, d’une “vraie thèse” ?) et le mouvement concessif, qui structure l’ensemble de cette énonciation. Ainsi le rapport de soutenance de thèse apparaît à la fois comme activité inscrite dans un ensemble d’autres, liée à l’institution du savoir et aux procédures d’évaluation, comme dispositif spécifique d’énonciation, comme configuration sémiotique sous-tendue par des représentations subjectives et collectives et comme agencement de formes textuelles significatives.