Au cours des cinquante dernières années, l’explosion de la biologie moléculaire a imposé à la tradition de l’ancienne « histoire naturelle » un choc intellectuel et institutionnel sans précédent. La biologie « pré-moléculaire » a dû, pour survivre, subir une sorte de décantation. Des disciplines anciennes en sont ressorties comme métamorphosées et rajeunies. Aujourd’hui l’urgence mondiale des problèmes environnementaux démontre plus que jamais l’extrême utilité des approches naturalistes, à toutes les échelles de perception, y compris moléculaires. Armand de Ricqlès montre, dans sa leçon de clôture au Collège de France, comment une discipline dite « traditionnelle », la paléontologie, a su se renouveler et survivre à l’heure des grands changements.