La fiscalité française a connu dans les années 1950 et 1960 de profondes transformations. La création de l'impôt sur les sociétés, de la TVA ou de l'avoir fiscal a ainsi dessiné les contours d'un système d'imposition dont l'époque actuelle est encore largement tributaire. Quel rôle la direction générale des Impôts a-t-elle joué dans ce mouvement de réforme ? A-t-elle approuvé son orientation libérale ? Quels furent les voies et les moyens de son influence ? Cet ouvrage ne se contente pas d'étudier la structure, la doctrine ou le personnel dirigeant d'une des plus grandes directions du ministère des Finances. Il inscrit l'action de la DGI au cœur d'un processus de décision complexe, qui associe de nombreux acteurs publics et privés. Il retrace avec minutie l'évolution de la politique fiscale et montre comment l'impôt a progressivement été mis au service de la croissance et s'est adapté aux règles du marché. Chemin faisant, l'auteur apporte des éclairages nouveaux sur les choix de modernisation effectués après la guerre, sur les grands moments de la vie politique de la Quatrième et du début de la Cinquième République, ou encore sur la crise poujadiste. Il pose enfin des questions toujours actuelles, qui tiennent à la place des experts dans une démocratie, aux spécificités du libéralisme français ou aux possibilités d'intervention de l'État. « Il faut savoir gré à Frédéric Tristram d’avoir le premier osé s’attaquer à la fiscalité française au XXe siècle : il a ainsi défriché de nouveaux territoires et montré que cette histoire pouvait être passionnante. » Alain Plessis