La découverte de l’Amérique appartient à deux époques bien distinctes : la première, qui fut le produit accidentel des courses aventureuses des Scandinaves, n’offre qu’un fait historique sans conséquences, arraché à l’oubli par l’érudition ; la seconde, au contraire, résultat d’un sublime calcul, et accueillie avec enthousiasme par l’Europe civilisée, a changé la face du globe en exerçant sur tous les peuples une merveilleuse influence. Pour se rendre compte d’effets si divers, pour expliquer l’intervalle immense qui sépare les noms presque ignorés de Gun-Biurn et d’Eric Rauda, de la renommée universelle de Christophe Colomb, il suffira sans doute de consulter les temps, d’examiner la distance relative de l’Europe aux contrées différentes du même continent, et de comparer les glaces et l’aridité du Groenland et de Terre-Neuve au climat et aux richesses des Antilles et du Mexique...