Entrepris à l’automne 1994, le recensement des caves médiévales de Lille a nécessité cinq ans d’investigation et de traitement des données recueillies. Deux objectifs prioritaires étaient définis : évaluer le potentiel architectural médiéval encore présent dans les sous-sols, et, par l’intermédiaire de son étude, tenter de mieux comprendre l’organisation de la ville médiévale et son évolution. 26 caves ont ainsi été relevées, situées principalement entre l’ancien port fluvial et la place du marché de la ville. Seuls témoins architecturaux de la ville médiévale, elles renseignent sur les techniques et les matériaux de construction pour une période très mal documentée à Lille, du xiie au xve siècle. De plus, la confrontation avec les documents d’archives encore conservés, a permis de souligner le caractère essentiellement économique de ces locaux de stockage, appartenant bien souvent à la bourgeoisie commerçante urbaine ; des hypothèses sur l’organisation et l’évolution de la trame urbaine depuis le xie siècle sont aussi proposées, en associant l’analyse des plans des caves et celui du parcellaire. Seuls vestiges médiévaux conservés, les caves se sont révélé être un outil tout à fait privilégié d’étude de la ville, contribuant à approfondir les connaissances sur l’histoire de Lille.