Au cœur « d’un mystère qui semble encore loin d’être épuisé » (Bertrand Joly – 2008), le boulangisme, mouvement polymorphe, paraît avoir été étudié sous tous ses aspects depuis les premiers travaux d’Adrien Dansette en 1939. Pourtant, son analyse à travers le prisme de la franc-maçonnerie demeure encore un champ de recherche en friche. L’étude entre l’événement et l’institution maçonnique ne semblerait avoir trouvé sa place ni chez les historiens du Général ni chez ceux de la maçonnerie. Enjeu mémoriel, cette séquence illustre cependant, parfaitement, les mécanismes d’une grande machine à falsifier le réel, largement altérée par le poids des discours, des mythes et des représentations. Que penser alors de cet anti-boulangisme maçonnique porté par l’historiographie traditionnelle ? Derrière sa précocité, son unité et son ardeur, n’occulterait-il pas la fragmentation des « mondes maçonniques » ? Quelle place occupe la séquence boulangiste dans le « roman maçonnique national » ?