Boltanski et Thévenot s’inscrivent, dès la fin des années soixante-dix, dans le programme de recherche de la sociologie pragmatique qui s’oppose, d’une part, au déterminisme social tel que promu par la sociologie de Durkheim ou Bourdieu, et d’autre part, à l’individualisme méthodologique de Boudon. Dans cette optique, les analyses portant sur la reproduction sociale sont délaissées au profit de théories s’intéressant à la compréhension de la dynamique de l’action. L’idée force de ce courant pragmatique tient à ce que les comportements des individus ne sont pas induits par un déterminisme mais, au contraire, guidés par des situations et des contextes spécifiques marqués par une très grande incertitude, bien loin des calculs de l’homo sociologicus